Rave report : 15 years of Rampage

Le mois de février se finit avec un gros blues post Rampage, la plus grosse soirée Bass Music d’Europe a fêté ses 15 ans dans son palais des sports fétiche pour les deux soirs cette fois-ci, et le public est ravi de retrouver ce format auquel il était tant attaché. Moyens mis en place, prestations des artistes et grosses surprises, Dubstep France revient sur ce week-end de célébration unique.

@Crave Agency

Une installation grandiose

Rampage n’a pas pu tenir toutes ses promesses annoncées mais les moyens sont quand même là et ont offert une dimension incroyable au show tout le week-end. On ne veut même pas savoir leur budget technique au vue de cette installation gigantesque, composée d’écrans qui remontent sur la gauche et la droite de la scène, de modules d’écrans montés sur des structures sur trois faces et suspendues pour pouvoir les monter, les descendre ainsi que les incliner, et sans oublier bien sûr un nombre massif de lumières et de lasers! 

On a le droit à une scénographie époustouflante, avec une réelle chorégraphie de tous les éléments mis en place. Le show holographique annoncé n’a malheureusement pas pu avoir lieu car le matériel présent n’était pas suffisant. Sachez donc que c’était bel et bien prévu! Mais malheureusement, le matériel installé est resté éteint. Cependant l’impression de quelque chose qui manque scéniquement ne se fait point ressentir, un petit plus à ajouter une prochaine fois peut-être ! Les modules d’écrans jouent très bien sur la profondeur, des fois arqués, droits, ou même très bas pour donner une impression de “club” dans la fosse.

On verra surtout le samedi même si déjà bien le vendredi, l’amplitude de tous les éléments qui s’ajoutent petit à petit, qui font que peu importe notre position dans la salle, dans la foule, ou les gradins, l’immersion est magnifique. C’est très certainement leur meilleure scénographie de toute l’histoire de Rampage.

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Un vendredi qui donne l’élan

Ce vendredi débute avec le showcase du label In the Lab recordings, gagnant de l’award du newcomer label l’année dernière aux Drum and Bass arena awards, s’en suit une prestation de Arius, avec un show laser intéressant mais avec un set d’un niveau bien trop bas pour un Rampage. Un essai raté mais qui aura eu la peine d’avoir été tenté. Basstriper et Sota arrivent à la rescousse dès 22h pour retourner la salle! Avec un b2b Jump Up endiablé comme on les aime. On reste dans le b2b efficace et bien violent également avec Muerte et Samplifire.

Il avait bien été teasé et proposait même à tous les bassheads de participer: le visual show de Gentlemen’s club “The Big Screen” est drôle, impressionnant, au final, bien à leur image avec une selecta bien diversifié et toujours à l’anglaise, on apprécie. On enchaîne avec deux sets de headliners en Drum and Bass : Camo and Krooked puis Delta Heavy. Deux sets bien sympas mais qui ne semblent pas poussés par les artistes comme cela devrait être pour un Rampage .

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Tant attendu, le trio légendaire Masterhand dévoile une prestation flamboyante, étant la première de la soirée à utiliser en grande pompe les possibilités scénographiques du palais des sports. On manque à trouver une identité musicale globale mais plutôt une alliance des pattes artistiques bien particulières des trois producteurs (Eptic, Svdden Death et Spaces Laces) . Il restera un des sets les plus marquants du week-end. 

Niveau Drum and Bass on restera un peu sur notre faim ce vendredi, tout est sympa mais sans plus, on chantera quand même les hits de Fox Stevenson la main sur le cœur, on s’exalte devant le set de Camo and Krooked mais sans grandes surprises. Ce qu’on retiendra le plus, ce sont les sets de Jump-up, dommage que Sota b2b Basstriper soient aussi tôt. Captain Bass et Primate quant à eux, feront un closing bien animé comme on les aime.

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Un samedi où l’on donne tout

A peine remis de la veille que l’on revient dans le Sportpaleis, notre Dr. Ushuu national met le feu à la foule avec son partenaire de b2b Automhate, autant vous dire que c’est la bagarre dans la foule alors qu’il n’est même pas 22h. A Little Sound prend la suite en douceur mais pas tant, la jeune anglaise envoie un sacré set DnB qui rattrape déjà le niveau global de la veille, pour ensuite enchaîner avec un b2b dancefloor qui rend enfin hommage à ce genre de Drum en perte de qualité depuis quelques temps : Metrik b2b Grafix. Ils avaient fait leur première cet été au Rampage Open Air, et ont redoublé d’efforts cette fois-ci. C’est le set qui lance la soirée pour tout le public, avec l’arrivée de ceux qui étaient encore en train de boire l’apéro.

Murdock nous présente son nouvel album X:RAY avec un show pharaonesque. Au programme également, plusieurs VIP de ses sons emblématiques. Tous les shows qui suivent seront bien satisfaisants : NGHTMRE qui paraissait étrange comme choix offre une selecta bien diversifiée avec des visuels qui accrochent. Sub Focus enchaîne avec un show merveilleux qui rend bien hommage à la Drum and Bass, des belles couleurs avec de beaux sons. Mais le set que tout le monde attend comme jamais n’est pas encore là.

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En effet, Spaces Laces, quasiment impossible à avoir en Europe, offre une prestation à la hauteur des espérances, son sound design unique et admiré dans tout le milieu rythme entre différents bpm un set qui fait l’unanimité (on le préfèrera même à celui d’hier avec ses congénères..). Rampage a fait une bien belle programmation en arrivant à avoir Masterhand et un set solo de ce dernier. La soirée se poursuit avec un b2b de remplacement qui n’a pas lésiné sur la qualité, Madcore et Panda Eyes on été impressionnants et à la hauteur de ce que doit donner un set à Rampage, s’en suit un set de Eskei83 bien dynamique, puis d’un b3b Blackout x Eatbrain, les deux labels de neurofunk les plus influents du milieu, qui donnent aux fans leur seul set de ce genre du week-end, qui remplit bien son contrat dans l’efficacité et la violence !

La soirée prend fin avec un closing d’anthologie grâce à yvm3, qui va bien au-delà d’un set, mais plutôt d’une œuvre d’art qui s’étend sous la forme d’une expérience mêlant musique et visuel. Il crée l’oppression, la délivrance, la violence et tant d’autres choses qu’on pu ressentir les soldiers en fin de festival. Ici Rampage a pris à nouveau un parti pris pour terminer son festival, l’année dernière c’était dans la folie avec Gladde Paling, cette année c’est un tout autre virage mais bien aussi particulier en immergeant son public dans l’univers diabolique que propose yvm3. Certains se sont plaint d’un manque d’artiste sur scène, mais le projet a l’air de ne pas vouloir mettre en avant une personnification quelconque mais plutôt une prestation complète où l’on contemple tout ce qu’elle a à proposer.

Une édition marquante

Ce qu’on retient de cette édition, c’est de grands moyens mis en place pour combler un public qui ne se sentait pas pris en compte ces dernières éditions, en espérant que ces efforts durent pour les prochaines à venir. Un vendredi qui peine à convaincre mais un samedi qui nous réconcilie. Pour ceux qui n’ont pas pu assister à cet anniversaire grandiose, vous pouvez toujours attraper les livestreams disponibles très prochainement. 

On espère que vous avez aussi un beau souvenir de cette édition bien spéciale et que l’on vous verra bien nombreux au Rampage Open Air, où de belles choses vous attendent… Stay tuned 👀