Emalkay : le come back

Dix ans après sa dernière date à Lyon, il nous fait l’honneur de venir parmi nous pour la fin de la tournée de Phase. C’est avec grand plaisir que nous avons pu nous entretenir avec lui sur sa vision de la scène et de sa production. Dans le coeur de certains bassheads et inconnus pour d’autres plus récents, nous voulons parler de l’homme qui a marqué au fer blanc le Dubstep : Emalkay.

Une icône du Dubstep

Martin Knowles est un producteur et DJ de dubstep anglais qui exerce depuis 2005, il se révèle en 2009 avec son cultissime “When I look at you”. Deux ans plus tard il sortira son premier album “Eclipse” avec l’un des plus grand hymne du genre “Fabrication”. Il fait une pause entre 2014 et 2019 pour revenir lors des 10 ans d’UKF, évènement important dans l’histoire de la Bass Music avec un EP de remix (dont un avec Nitepunk, que nous avons vu très récemment !).

12 ans plus tard, il continue à produire une musique qui rend hommage à ces années-là tout en se perfectionnant dans sa technique de production. Souvent accompagné de Subscape et The Others, il a récemment sorti un album : Flashpoint, qui est un bijou en termes de sound design et d’ambiance que l’on vous recommande vivement d’écouter !

L’entretien

Tout d’abord, je souhaite te dire que c’est un honneur d’interviewer une icône du Dubstep, sachant que dans la team DF nous sommes fan de l’époque de 2011 !
Te sens-tu comme une “figure” de cette époque?

Bonjour, c’est un plaisir d’être ici ! Je n’ai pas eu l’impression d’avoir une influence particulière à l’époque, mais les morceaux que j’ai produits continuent à être joués aujourd’hui. C’est incroyable et je suis honoré par tout le soutien continu que je reçois. 
Je ne me considère pas comme une “figure” majeure, mais je suis reconnaissant pour la chance que j’ai de continuer à produire cette musique étrange qu’est le Dubstep.

Comment définis-tu ta production musicale ?

Je préfère laisser cette question au public, mais j’essaie de créer des mélodies originales et accrocheuses, tout en maintenant une atmosphère sombre sans être trop oppressante. Je m’efforce également de maintenir l’énergie et que cela soit dansant, mais c’est un défi difficile. C’est comme essayer d’accomplir l’impossible, mais quand tout se met en place, c’est très satisfaisant.

Que penses-tu de la scène Dubstep actuelle ?

Je ne la considère plus comme une seule scène, mais plutôt comme des sous-cultures qui ont émergé dans le monde entier. Aux États-Unis, où je joue la plupart de mes événements, le dubstep est très populaire depuis le début des années 2010 et son succès n’a pas cessé d’augmenter depuis. Au Royaume-Uni et dans la plupart de l’Europe, le Dubstep n’a pas connu autant de succès, obligeant les choses à revenir à l’underground.
Maintenant, le son underground, plus brut et épuré, commence à regagner en popularité en Europe. Je suis très optimiste à ce sujet, mais quoi qu’il arrive, je continuerai à produire la musique que j’aime.

Ton dernier album avec The Others et Subscape est vraiment incroyable! On peut voir que le vieux Dubstep est de retour (par exemple avec le dernier morceau de Kill the Noise). Qu’est-ce qui t’inspire pour produire ce genre de musique ?


Merci ! Notre plus grande inspiration, nous trois, c’est l’histoire que nous partageons. Lorsqu’un de nous montre un morceau à l’autre, cela nous donne des idées pour continuer à travailler ensemble. Par exemple, si j’écris une intro, je la jouerai aux gars et Alex de The Others comprendra ce que j’essaie de faire et écrira un drop qui va avec. Cela conduit à la création de touches finales et de morceaux supplémentaires très rapidement.
Notamment, pour “Berserker“, une fois que nous avons su que nous appelions l’EP “Flashpoint“, j’ai voulu créer un morceau qui sonnait comme une émeute éclatant dans une rue de la ville, avec des bruits forts et des explosions. Tout cela est entré dans le morceau, et nous avons veillé à maintenir le rythme effréné jusqu’à cette fin avec ces grosses percussions martelées.

Comment trouves-tu l’inspiration après toutes ces années ?

Ce n’est pas toujours facile, mais ces derniers temps, je suis très inspiré. Prendre une pause m’a aidé à chasser la fatigue. J’ai fait du travail sur des bandes sons pendant la pandémie et certaines de ces idées se sont transportées dans mes nouvelles productions, ce qui est une surprise bienvenue. J’ai également récemment réemménagé au Royaume-Uni, ce qui a certainement influencé ma production. Lorsqu’on fait cela depuis si longtemps, il faut changer les choses autant que possible pour rester créatif.

Qu’est-ce que ça fait de jouer à Lyon, 10 ans après ton dernier show ici ?

Je suis honoré de pouvoir jouer à nouveau ici. Les choses ont été difficiles pour les DJs de dubstep en Europe ces dernières années, donc avoir la chance de jouer ici et de faire ce que j’aime est très important pour moi.

Maintenant que vous en savez un peu plus, on espère que vous attendez son set avec impatience comme nous ce vendredi 5 mai. Il sera accompagné de Captain bass et plusieurs représentants d’associations françaises comme Bass Project, Bass Factory, Meltin’, Jungle Assault, Physical Tool, Totaal Rez et bien-sûr Phase!