En ce temps très fluctuant qui nous fait regretter l’été, Notre rédactrice Pauline nous embarque pour découvrir cette édition 2023 de l’Electrobeach. Une édition qui se veut audacieuse sous le sunlight la Bass Music.
Un festival emblématique français depuis 2009
Depuis 2009, Port-Barcarès accueille dans le sud l’un des plus grands festivals français dans un cadre assez atypique entouré de la Méditerranée et du Lydia. Durant ses 3 premières années, le festival était même gratuit avec des artistes principalement français.
C’est en 2013 que le festival prend un autre tournant en le rendant payant et se déroulant sur deux jours. Avec plus de budget, cela implique une programmation qui réunit des artistes cette fois mondialement connus et qui ont la côte à cette époque comme Nervo, David Guetta, Nicky Romero mais également Martin Solveig, Afrojack, Sebastian Ingrosso…
Un festival qui durant plusieurs années possède une seule scène, la mainstage et qui reste axé sur un seul style musical, la Big Room.
C’est en 2016 que nous voyons apparaître 2 nouvelles scènes : une scène Techno et une scène Hard Music. Un pari assez fou mais qui montre la volonté de plaire à tout le monde, d’accueillir tout style de musique électronique et ainsi d’ouvrir les champs du possible à l’introduction de la Bass dans les festivals français. Il se déroule à partir de ce moment-là sur trois jours et propose même un camping. Nous voyons apparaître sur le line up et notamment sur la mainstage des noms tels que Madeon, Dj Snake, Dillon Francis et même Rezz. Une ouverture d’esprit tantôt appréciée par certains tantôt critiquée par le plus grand nombre mais qui est une belle entrée en matière pour la Bass Music.
Il devient ainsi un des festivals à ne pas louper en France.
2023 : Année de toutes les nouveautés
Cette année 2023 s’est particulièrement démarquée. A l’occasion des 10 ans du festival (dans sa version payante), celui-ci a surpris bon nombre de festivaliers tant sur le line-up que sur la scénographie mais aussi avec l’apparition d’une nouvelle scène.
2019 était ma première fois à ce festival, où il y avait 3 scènes : la mainstage, la scène Techno et la scène Hard. Avec une scénographie assez simple, qui n’avait pas évolué depuis plusieurs années, avec tout de même pas mal de jeux de lumières, un line up très satisfaisant pour mon âme de basshead. J’y suis retournée pour cette dixième édition avec un souvenir assez lointain. Critiqué par certains mais surtout audacieux et agréablement surprenant pour ma part, la programmation de cette année marque sans aucun doute un gros tournant pour ce festival mais aussi pour l’histoire de la Bass Music dans un festival français.
Bon nombre de personnes avaient pris les billets avant la sortie du line-up. Après l’annonce de celui-ci dans son intégralité, une vague de déception voire même de haine s’est déferlée sur les réseaux du festival en dénonçant le manque de headliners sur la mainstage.
Pour autant, cette édition a accueilli de nombreux artistes mondialement reconnus tels que Eric Prydz, Fisher, Dom Dolla b2b Vintage Culture, Timmy Trumpet et pour notre plus grande surprise de nombreux artistes Bass comme Apashe, Keeld, Rezz, Kayzo, Clozee… Mais cela ne semblait pas convenir aux futurs festivaliers.
La scénographie de cette édition rendait le moment magique en particulier celle de la mainstage avec ses panneaux leds. Tous les sets auxquels j’ai pu assister ont été uniques grâce à eux. Il y a une volonté de plaire de la part de l’Electrobeach et de proposer un line-up très diversifié.
La scène Techno quant à elle, était sous un chapiteau avec un décor plus simple mais des jeux de lumières très plaisant et des sets très énergiques.
Tout comme la mainstage la scène a accueilli de grands artistes comme Nina Kraviz, Kôlsch, Rebuke ou bien encore Creeds ou Syreeta. Une scène qui parfois peinait à se remplir, avec une ambiance intimiste mais tonique.
En revanche, la scène Hard, elle, n’a gardé que le charme de son cadre, situé derrière le Lydia et à côté de la Méditerranée. La scénographie et les jeux de lumière sont les mêmes depuis sa création. Mais, comme depuis son apparition dans le festival, le sable n’a pas été un frein pour nos fous de hakken. L’ambiance était au top avec un public venant savourer un line-up regroupant des piliers de la scène Hard Music comme Sefa, Ran-D, Vertile, Evil Activities, Rebelion…
Quant à la nouvelle scène, l’Electrobeach a choisi d’accueillir l’UCPA qui est une école de DJ proposant une formation, des cours et des stages. Elle était couverte et avait un jeu de lumière assez plaisant. Une nouveauté de cette année qui permettra peut-être l’ascension de nouveaux artistes. Une aubaine pour le festival, les artistes qui ont l’opportunité d’y jouer et pourquoi pas, un avenir prometteur pour la Bass.
On note aussi un décor dans le festival beaucoup plus travaillé et une organisation plus fluide que dans mes souvenirs. A vrai dire le festival était précédé des Déferlantes et certains décors ont donc servis aussi à l’Electrobeach.
Un avenir prometteur pour la Bass Music en France ?
En sondant plusieurs personnes sur les 4 différentes scènes, sur les artistes attendus, et pourquoi eux j’ai tout de même pu remarquer que les réponses étaient très variées mais aussi que ceux qui étaient cités étaient les critiqués des réseaux sociaux.
Sans surprise Timmy Trumpet était l’artiste le plus attendu « c’est grâce à lui qu’on est au festival ». Mais notre chère Bass Music a tout de même fait son petit effet avec notamment Rezz, Kayzo et notre française Clozee « Rezz est rarement en France, le line-up est mainstream mais en même temps on a des artistes qui sont en train de monter comme Mochakk ou Dom Dolla. Le line up de la mainstage est éclectique. »
Fisher, Mochakk, pas mal attendus aussi pour leur côté « rythme qui me plais beaucoup ». Donc principalement des artistes sur la mainstage étaient cités et surtout très axés sur la Bass Music.
Cela est donc très paradoxal, entre la haine et le « manque » de headliner désigné sur les réseaux sociaux et l’énergie positive dégagée pendant le festival.
Peut-être aussi au vue du festival les Déferlantes qui s’est déroulé du 6 au 9 juillet au même endroit, il était difficile de booker les mêmes artistes et donc les organisateurs ont voulu se démarquer avec une toute autre programmation.
Cependant, durant différents sets sur la mainstage, on pouvait entendre de nombreuses tracks de Bass Music. Will Sparks notamment a effectué un set très énergique et très … Bass, mélangeant Techno, Bass House mais aussi Dubstep.
De bonnes nouvelles donc pour la Bass Music car cela a amené « un côté différent du line-up » et « parce qu’ils mettent de la Dubstep » cela nous montre que le public est peut-être prêt à accueillir un festival diversifié voire même pourquoi une ou plusieurs scènes dédiées à la Bass comme l’Electrobeach l’a fait pour la scène Techno ou encore la scène Hard où de nombreuses personnes sont venus exclusivement pour ces artistes-là.
Quant à nos bassheads, ils étaient difficilement trouvables sur les scènes. Mais ceux présents mettaient en avant le fait que le festival ait programmé des artistes Bass mais déplorent le manque de public parfois durant les sets de ceux-ci et notamment pour Keeld et Clozee.
Pour autant les gens présents étaient enjoués et avaient des réactions laissant penser que la Bass Music avait toute sa place dans le festival. Le set de Rezz a été adoré en comparaison à sa première venue en 2019, où j’ai pu remarquer que les gens sont de suite partis avant même de la découvrir alors que cette fois-ci, le public était bien là et hypnotisé. Les sets de Kayzo et Apashe ont aussi fait l’unanimité.
En bref cette édition 2023 a été pour moi une belle surprise entre une nouvelle scénographie qui a mis en avant les shows des dj, une mainstage très diversifiée, un closing d’Eric Prydz qui contrairement aux commentaires négatifs sur les réseaux a été plus que magique, une nouvelle scène mais aussi et surtout la présence de nombreux artistes représentant la Bass Music mondialement connus. Peut-être est-ce un avenir prometteur que nous pouvons apercevoir sur nos festivals français.
Hâte de voir ce que l’Electrobeach nous prépare pour l’année prochaine en espérant qu’ils continuent de nous surprendre comme ils l’ont si bien fait cette année et un peu plus de communication de leur part. Le festival nous donne rendez-vous le 14-15-16 juillet 2024 juste après les Déferlantes.
